Le programme de travaux de la phase 2 de réhabilitation de la maison Les Canaux comprend l’amélioration des performances énergétiques du bâtiment, le réaménagement du rez-de-chaussée et du sous-sol pour améliorer l’accueil du public et la fonctionnalité du bâtiment et la création d’une terrasse extérieure avec pergola, permettant l’extension des activités des Canaux et intégrant une rampe d’accès pour l’accessibilité pour tous ;
Pour le réaliser, la Ville de Paris a passé un marché de conception – réalisation dont l’un des axes forts est l’application des principes de l’économie circulaire (dont la conservation de l’existant, l’approvisionnement en matériaux de réemploi ou réutilisés et la gestion des flux sortants avec une priorité donnée au réemploi et à la réutilisation).
Le groupement retenu dont le mandataire est la Scop d’architecture Grand Huit avait choisi de privilégier les matériaux issus du réemploi, notamment en bois pour le parquet du RDC.
Ces éléments sont relativement standards et n’ont pas nécessité l’appui de la Ville de Paris pour les trouver.
Le réemploi de parquet
Dans la grande salle du RDC, du sol souple avait été mis en place lors d’une restauration très ancienne du bâtiment. La dépose de ce revêtement dégradé (voir à ce sujet l’article sur le recyclage des sols souples à venir) a été une bonne surprise, malgré l’hétérogénéité des sols découverts et de leur état. En effet, une majeure partie de la surface de l’espace était des parquets en bon état. Pour le reste on trouvait soit du parquet très dégradé, soit des carrelages ou des carreaux de ciment dégradés ou mal fixés (quelques zones étaient recouvertes de carrelage en bon état).
La Ville de Paris et Grand Huit ont décidé de restaurer au maximum le sol en bon état et de rechercher du parquet (en réemploi) pour les parties de sol dégradées, mal fixées ou créant une hétérogénéité architecturale trop importante dans la pièce.
Le parquet conservé sur place a été restauré par l’entreprise AS NET, sous-traitant de APIJ-BAT, membre du marché de conception-réalisation, qui a procédé au ponçage du parquet existant, la pose du parquet de réemploi préparé par APIJ-BAT et au ponçage et vernissage complet de l’ensemble pour uniformisation.
Pour les autres parties du sol, tous les revêtements ont été déposés soit soigneusement pour être réemployés in situ comme les carreaux de ciment dans les sanitaires, soit envoyés dans une mise en filière de recyclage comme le parquet en mauvais état. La faïence cassée lors de la dépose a été utilisée pour combler les ouvrages en pierre sèche.

Pour l’approvisionnement en parquet du réemploi, la Ville de Paris (DLH) a décidé d’utiliser avait le parquet en chêne massif traditionnel cloué qu’elle devait déposer dans le cadre des travaux de restauration de la Chapelle St Lazare dans le 10ème arrondissement qui est située à moins de 2 km de la maison des Canaux.
L’entreprise APIJ-BAT a d’abord visité la Chapelle Saint Lazare pour s’assurer que le parquet pouvait convenir techniquement et quantitativement, en complément de celui existant.
L’architecte et la Ville de Paris ont accepté l’esthétique du réemploi en autorisant une différence de largeur de lame entre les parquets existants et celui rapporté de la Chapelle Saint Lazare. Imperceptible au premier regard, cette différence est un témoin de l’histoire constructive du bâtiment.

Après validation, l’entreprise UTB, en charge de la dépose du parquet de l’opération de réhabilitation de la Chapelle Saint Lazare, a déposé soigneusement le parquet en essayant le plus possible de ne pas endommager les languettes des lames de parquet en retirant les clous. Une quantité plus importante que nécessaire a été déposée par sécurité, notamment pour pallier le risque que certaines languettes soient impropres à une 2ème vie car trop fragilisées. UTB les a ensuite conditionnées sur palette.
APIJ-BAT est venu récupérer le parquet et a installé dans la salle du RDC de la maison Les Canaux, un atelier qui avait pour objectif de restaurer les lames du parquet.
La restauration s’est avérée simple et le parquet a pu être posé comme neuf. Au total, presque 40m² de parquet réemployé a été posé.
A la fin de la pose du parquet, il restait encore quelques lames. Celles-ci ont été utilisées pour réaliser de nombreux ouvrage de finition notamment les tablettes de fenêtres.

