RÉNOVATION DU BUREAU DE L'horloge

Un cocon de travail sous les toits de Paris !

Situé au dernier étage de l’Académie du Climat, le « Bureau de l’horloge » est un projet démonstrateur de rénovation légère et bas carbone du bâti. Il naît du besoin d’améliorer le confort d’été et d’hiver en traitant les ponts thermiques des parois et en assurant l’étanchéité à l’air maîtrisée de l’espace. Actuellement, ce bureau, situé derrière l’horloge de l’Académie, est particulièrement inconfortable du fait des déperditions importantes par la niche de l’horloge et de la chaleur qui s’en dégage en été.

Photos : Extérieur et intérieur avant travaux.

Avec sa localisation particulière en combles aménagées sous une toiture mansardée, l’étude a porté sur la recherche de solutions de correction thermique pour améliorer le confort de vie. Dans cette typologie d’espace, très impactée par le changement climatique à Paris, la mise en place d’une solution d’amélioration thermique s’impose, en attendant une opération de rénovation complète (permettant de traiter efficacement l’ensemble des parois).

 

Des équipes porteuses de la conduite du changement au sein de la Ville de Paris

Le projet, développé en maitrise d’œuvre par l’équipe de la Passerelle Transition Ecologique de la DCPA, intègre plusieurs solutions innovantes en matériaux biosourcés, géosourcés, issus du recyclage, de la réutilisation et du réemploi. La maîtrise d’œuvre a ainsi misé sur un élargissement de la palette de solutions, dans l’optique de création d’un petit projet démonstrateur qui sert également comme espace d’expérimentation de nouvelles techniques.  

L’académie du Climat, qui assure la maitrise d’ouvrage de cette rénovation test, contribuera avec la Passerelle à la formalisation et la diffusion des retours d’expérience techniques et performantiels du bureau.


L’équipe de projet

Des matériaux bons pour l’environnement et pour un meilleur confort des usagers et usagères

La totalité des matériaux utilisés pour ce projet sont d’origine naturelle ou issus de l’économie circulaire. Ils constituent un ensemble d’une dizaine de matériaux, travaillés en patchwork dans la pièce à rénover afin d’évaluer leurs performances thermiques, environnementales et leur mise en œuvre. Ils représentent ainsi une partie de la gamme des possibilités bas carbone innovantes dans le domaine de la construction. Ainsi, ils peuvent parfois être classés dans plusieurs typologies simultanément (biosourcé ET de réemploi, par exemple).

Les compositions et origines hétérogènes de chaque matériau s’harmonisent à travers l’usage des finitions naturelles, en créant une esthétique homogène aux tonalités claires et chaudes.

Zoom sur les caractéristiques de chaque typologie :

Photos : Le bureau rénové

Les matériaux biosourcés :

Un matériau biosourcé est bas carbone du fait de son origine animale ou végétale, ainsi que de son empreinte carbone réduite au cours du cycle de vie (de la phase extraction à la fin de vie). De plus, les matériaux d’origine végétale stockent du carbone, ce qui se traduit en une empreinte carbone qui peut être très basse, voir négative (plus de carbone stocké que de carbone produit durant le cycle de vie).

L’enduit de correction thermique chaux-liège poncé sur le mur et le correcteur thermique en liège projeté sur la charpente.

Dans ce projet, les matériaux biosourcés utilisés sont :

-        Liège projeté – 9 mm : En partie haute du mur de façade, sur le plafond et les murs de refend. Ce matériau supprime l’effet de paroi froide et offre une petite correction thermique des surfaces. Il contribue à minimiser l’impact négatif des ponts thermiques.

 

-        Enduit thermique en chaux-liège – 30 mm : En partie basse du mur de façade (sous plénum). Ce matériau est un isolant thermique performant ; l’épaisseur de 3cm permet, avant tout, d’améliorer le confort par suppression de l’effet de paroi froide.

 

-        Blocs de chanvre – 90 mm : Utilisés pour la création d’une cloison entre deux bureaux attenants avant travaux. Ce matériau est un isolant thermique mais également acoustique, qui offre un intérêt particulier pour son usage dans des bureaux.  

 

-        Peinture biosourcée : Composée d’alkyde végétale et à 98% de carbone biosourcé, cette peinture est classée COV A+ par sa très basse émissivité de composants volatils nocifs.

Parquet en chêne massif français démontable : Installé en pose flottante sur le sol existant et sur une sous-couche en liège et caoutchouc recyclé. Il s’agit d’un parquet en bois français massif, clipsable et démontable en vue du réemploi.

Les matériaux géosourcés :

Un matériau géosourcé est un matériau issu des ressources minérales du sous-sol. Pour être bas carbone, il doit être peu ou pas transformé après son extraction. Tel est le cas, par exemple, des briques en terre crue ou de la pierre. A l’inverse, les matériaux géosourcés très transformés, comme le plâtre ou le béton, ne sont pas considérés bas carbone du fait des émissions produites par ces processus.

Pose de l’enduit terre sur la cloison en blocs de chanvre

Dans ce projet, les matériaux géosourcés utilisés sont :

-        Enduit terre (terre, sable, fibres végétales) : Appliqué sur la cloison de blocs de chanvre. Cet enduit est composé de terres extraites des excavations des chantiers d’Ile-de-France. Sa couleur varie en fonction de la composition du sol de chaque site, créant des tonalités qui vont de l’ocre aux tons plus rougeâtres. 

 

-        Isolant en vrac de perlite : Versé en vrac en remplissage de la partie basse de la lucarne. Il s’agit d’un matériau composé de pierre volcanique broyée, puis chauffée à environ 1000°C. Il sert comme isolant thermique et acoustique.

Les matériaux et objets issus du réemploi :

Les matériaux de réemploi se caractérisent par la remise en usage d’objets ou matériaux existants et en bon état, mais qui ne sont cependant plus sollicités dans leur site initial. Ils ne sont pas transformés, ni détournés de leur fonction. Un exemple de réemploi est l’installation de panneaux d’isolation en fin d’usage non-dégradés sur un nouveau site.

Dans ce projet, les matériaux et objets issus du réemploi sont :

-        Dalles de faux-plafond en laine de roche : De dimensions de 60 x 60 cm et 15 mm d’épaisseur, elles ont été utilisées dans la création d’un nouveau faux-plafond et servent à l’isolation thermique et acoustique, tout en créant un espace tampon au niveau du plénum. Les dalles sont issues des locaux de stockage de deux écoles de la Ville de Paris. Pour permettre leur nouvelle mise en œuvre, elles ont été reconditionnées avec la projection d’une fine couche d’enduit liège, permettant de masquer les traces d’usure, sans modifier leur performance acoustique ou de résistance au feu.

 

-        Luminaires de plafond type spots LED ronds : Installés en remplacement d’un unique luminaire existant. Ils sont issus du réemploi. Le gisement (site d’usage initial) est à Paris.

 

-        Isolant mince : Utilisé comme isolation thermique de la menuiserie en bois de la lucarne. Il s’agit du réemploi d’une chute de produit d’isolant thermo-acoustique et pare-vapeur en polyéthylène et aluminium.  

Faux-plafond de réemploi traité avec de l’enduit liège projeté

Les matériaux et objets issus de la réutilisation :

Les matériaux pour la réutilisation se caractérisent par l’emploi d’objets ou matériaux en fin d’usage, mais qui restent en bon état. Ceux-ci sont détournés de leur fonction initiale et peuvent être peu ou très transformés selon les nouveaux besoins et usages. Un exemple de réutilisation est la transformation de cadres de menuiseries en fin d’usage en mobilier.

 

Dans ce projet, les matériaux et objets issus de la réutilisation sont :

-        Bois pour la création d’une menuiserie isolée : Le bois employé pour la création d’une menuiserie d’accès technique à la lucarne est issu du local de stockage de l’Académie du Climat. Les éléments ont été choisis et travaillés par le menuisier de l’entreprise de travaux. Se trouvent dans ce local tous types de bois d’anciennes menuiseries, charpentes, panneaux composites, etc. des chantiers de la Ville.

Les différentes strates de la menuiserie fabriquée à partir de bois de réutilisation.Les différentes strates de la menuiserie fabriquée à partir de bois de réutilisation

Les matériaux issus du recyclage :

Il s’agit de matériaux qui ont fini leur cycle de vie et qui, par la suite, ont subi des transformations plus ou moins importantes afin de produire un nouvel objet ou matière. Ces transformations impliquent une consommation de ressources et donc un bilan carbone plus ou moins important selon les cas. Quelques exemples de matériaux recyclés dans le domaine de la construction sont le papier, transformé en ouate de cellulose, ou les vêtements en coton, transformés en une nouvelle matière, tous deux servant à l’isolation thermique des bâtiments.

La sous-couche en liège-caoutchouc recyclé lors de l’installation du parquet

Dans ce projet, les matériaux issus du recyclage sont :

-        Sous-couche de parquet en liège et caoutchouc recyclé – 2 mm : Utilisée comme sous-couche du parquet clipsé en bois et composée à 70% de caoutchouc recyclé et à 30% de liège. Elle sert comme atténuant acoustique.

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