Carnet de Chantier Confiné 3 – La nature en ville

Carnet de Chantier Confiné 3 – La nature en ville

Visioconférence confinée du 9 avril 2020, 11h00

Une visioconférence présentée par La Petite Fabrique accompagnée d’Arnauld Delacroix, paysagiste et concepteur de la Chaussée Végétale® et de Pavévert®.

Visioconférence juste ICI ou directement en dessous ⇊

A retrouver ici en accès libre, les documents et liens présentés lors de la visioconférence :

Vidéo présentée durant la conférence : UNEP-Nature en ville

QUESTIONS/RÉPONSES avec Arnauld Delacroix – Oasis Urbaine™

Dans la création ou valorisation de milieux humides, y a-t-il des risques liés au développement des moustiques?
Il faut savoir que, comme tout le reste de la biodiversité, les moustiques aussi sont en train de disparaître ! 
Lors de la restauration de l’ancienne mare abandonnée à Saulx-les-Chartreux (91), le lieu était à l’abandon. Il était alors envahi de moustiques, le boisement était impénétrable, on était en déséquilibre écologique. Mais lorsque l’on revient à un équilibre écologique, on va avoir moins de moustiques. La larve de moustique va être mangée par les poissons, les grenouilles, et les moustiques par les chauves-souris, les oiseaux… Il y en a toujours, mais beaucoup moins lorsque l’équilibre écologique est retrouvé.

Et pour les rats?
Ce n’est pas le rat d’égout qui va se développer (lié au déséquilibre écologique des villes), ce sont les mulots, les musaraignes, les rats d’eau qui sont marron et pleins d’autres espèces… Ils font aussi partie de la biodiversité et vont participer à l’équilibre écologique.

Lorsque vous avez dit “exporter la biomasse” pour éviter les ronces et orties, qu’est-ce que ça veut dire ?
D’année en année, les résidus des plantes qui tombent au sol en automne vont enrichir naturellement la terre en engrais organique, ce qui va favoriser le développement des végétaux nitrophiles (orties, notamment…). En fait, elles se développent, avec les ronciers pour préparer l’arrivée de la forêt. Mais comme dans le cas de l’étang d’Aviré (49), où l’on souhaite conserver des prairies naturelles diversifiées, il est alors nécessaire de réaliser des fauches tardives, après les périodes de reproduction de la faune et de la flore, en septembre ou octobre si possible. On récupère le foin obtenu, et on peut valoriser cette biomasse.

Comment se former à l’équilibre écologique ?
Finalement, c’est assez simple et naturel, mais c’est le fruit des recherches scientifiques les plus récentes… C’est un peu ce que je vous ai montré pendant la conférence, il faut comprendre les grandes lignes de comment ça fonctionne, la vie dans le sol, les mycorhizes, les engrais chimiques qui perturbes ces équilibres ancestraux… Une fois qu’on a compris cela, on sait qu’il faut laisser tranquille la nature. La seule gestion un peu lourde , ça peut être la fauche tardive avec exportation.

Pour la mise en œuvre, est-ce qu’il faut former les entreprises?
Au départ, je travaille beaucoup avec les entreprises pour qu’elles comprennent bien ce qu’elles doivent faire sur place. Elles doivent oublier tout ce qu’elles ont appris dans leurs formations et ce qu’elles font habituellement! Tout ce que leur demandent les élus et les clients, depuis des années, est à proscrire. On peut leur montrer des photos sur ce que ça va donner, ça les rassure.
En phase entretien, ma difficulté c’est que dans un cas de projet public, au bout de 2 ans c’est la commune qui prend le relais. Et là, il faut tout refaire et tout expliquer. Il faut que les jardiniers de la ville oublient tout ce qu’on leur demande depuis des années et surtout ce que la population demande en permanence. Ils doivent participer à la pédagogie et ce sont eux qui vont expliquer à la population pourquoi ils vont arrêter de désherber, pourquoi ils vont respecter les chardons… Soit ça les valorise et ils participent, soit malheureusement, ils sont entêtés parce qu’ils ont toujours fait comme ça. Dans certaines villes, on a dû écarter certains jardiniers, car ils ne comprenaient pas et ne pouvaient pas s’adapter.

Guides et références :
Les guides de plante et cité.
Les entreprises du paysage
Plaidoyer pour une cité verte

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